Fantastique, Lectures "La tête dans les étoiles"

Les Chroniques d’Oakwood, Dans l’ombre de la demoiselle par Marianne Stern

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Editions du Chat noir

Collection Griffe sombre

197 pages

Paru en 2013

Quatrième de couv’ :

Oakwood, son église, sa grange abandonnée, ses tavernes, son cimetière. Et ses sorcières, au grand dam des prêtres qui se succèdent sans parvenir à éradiquer les diableries.

Lorsque la nuit tombe, les ombres s’étirent et drapent le hameau d’un manteau de noirceur, laissant à la lune le soin d’épier les plus sombres desseins. Cruelles malédictions et engeances démoniaques arpentent alors librement les rues aux faveurs de l’obscurité ; mieux vaut ne pas s’attarder en-dehors des logis, au risque de rencontrer la Mort au détour d’une bâtisse.

Pourtant, le vieux cimetière attire bien des convoitises… Certains affirmeront avoir aperçu la lueur chétive d’une lanterne au detour d’une tombe, d’autres diront avoir entendu des hurlements déchirants briser la torpeur nocturne. Les plus folles rumeurs circulent au village, mais ses habitants s’accordent à dire qu’il ne se trame rien d’anormal.

Entre spectres, pentacles, corbeaux et cadavres, quelques téméraires se risquent toutefois à des errances en solitaire. L’un en quête de l’être aimé, l’autre animé par une vengeance inassouvie, ou tout simplement, à la recherche du repos éternel. Or tous ignorent que dans l’ombre, la demoiselle d’Oakwood veille…

Mon avis :

  • Genèse, Oakwood 1590 : Notre héroïne, Lynn, 10 ans, est une petite fille muette et maigrichonne, battue par son père qui souhaite ardemment que sa fille soit normale et parle car craint la sorcellerie. Ulcéré de ce silence, il la traine à une exécution publique où une « sorcière » va être brûlée vive. Il s’y passera un phénomène curieux qui va changer sa vie.
  • L’appel du cercle, Oakwood 1597 : Lynn est devenue une jeune femme. Elle et son amie Mary tentent d’échapper au soupirant de cette dernière et sa clique de petits cons malfrats. Le poids des traditions sur les épaules seules des femmes.
  • La demoiselle d’Oakwood, Oakwood 1608 : On suit une bande d’adolescents qui entrent en douce dans le cimetière pour voler les bijoux des cadavres. Dans le lot, James est un gentil garçon embrigadé pour être insoupçonnable. Il se perd dans la nuit et se retrouve dans le coin des maudits. Rencontre avec la sorcière et amour tragique.
  • Belle dame, Oakwood 1607 : On rencontre Davis, jeune homme à l’égo douché par le refus de l’élue de son coeur, il part se pendre dans la grange abandonnée, moyen utile pour faire entrer en scène le personnage de Laura dans une discussion.
  • Maudite ! Oakwood 1608 : On suit un esprit maudit dans le cimetière d’Oakwood, elle se fait appeler Enigme car les défunts maudits par les prêtres ne recouvrent pas leur identité. Autre point de vue de la rencontre entre James et Lynn.
  • Au nom de la science, Oakwood 1620 : Le hameau est parsemé de cadavres et d’horreurs, hécatombe de pauvre filles brûlées pour apaiser les superstitions. L’apothicaire, Adam, n’est pas très net…
  • Sus aux démons ! Oakwood 1607 : Le Père Matthew est au centre de l’histoire, il vient de rendre « justice » après la mort de Mary mais il sent un certain malaise le titiller, il est peut-être allé un peu vite et n’est pas sûr d’avoir condamné le bon malfrat à la potence *oups*
  • Jusqu’à ce que la Mort nous marie, Oakwood 1609 : Rowen est lié par un serment d’amour et cherche dans le cimetière le corps de sa dulcinée, lâchement assassinée par son propre père, riche bourgmestre, qui ne supportait pas de voir sa « réputation » endommagée par sa fille engrossée hors mariage.
  • Le chant du pendu, chanson.
  • Le cavalier sans visage, Oakwood 1624 : 10 ans après la mort de son amour, Jack revient au hameau accomplir sa vengeance et tuer « l’ami » qui a dénoncé sa femme.

La superstition tue ça pourrait être le sous titre de ce recueil de nouvelles. J’ai beau avoir lu ce livre il y a plus de 2 semaines pour essayer d’éviter de réagir à chaud et me faire prendre pour une misandre, quand je pense à toutes les conneries qui sont retombées « comme par hasard » sur le dos des femmes conduisant à leur mort, j’ai le sang qui ne fait qu’un tour.

J’aimerais me dire que c’était une autre époque, que les moeurs ont évolué et se sont améliorées….et en flânant sur les réseaux sociaux, je tombe sur des hommes scrutant une photo de femme se plaignant de harcèlement/agression pour dire si oui ou non elle est réellement harcelable ou violable (comprendre belle) et si elle est moche selon leurs critères, soit c’est une menteuse, soit elle devrait s’estimer heureuse qu’un homme la trouve digne d’intérêt…au XXIe (Wow wow wow) (et je me censure vachement là, limite je pourrais faire un article sur le sujet). Heureusement, il y a quelques hommes biens (qui t’acceptent tel quel et te dressent pas une liste des objectifs à atteindre pour être respectable à leurs yeux – qui ne leur est pas applicable bien sûr) et j’ai la chance d’en avoir attrapé un (mais non c’est pas un pokémon ^^), on a bien sûr des soucis comme tout le monde mais pas grave c’est la vie, le respect mutuel est là ce qui est le plus important.

Dans ce livre il y a tout ça, les injustices qui tuent et te ruinent une réputation sans entacher celle du mâle, elle n’est plus vierge à cause de moi ? Elle m’a ensorcelé, hop au bucher. Il y a des meurtres ? Hop, les petites jeunettes trop belles au bucher, ironie un homme est derrière tout ça mais ne sera pas inquiété…Une femme est mariée de force alors qu’elle est amoureuse d’un autre plus pauvre ? Soumets-toi ou meurs. Et des rares hommes biens contrebalancent le mal et restaurent le bien par-delà la Mort (oui pas de happy end pour autant, c’est moche hein ^^). De belles histoires d’amour tragique qui rendent triste et en colère à la fois.

En bref, une lecture qui m’a pris aux tripes entre tristesse face à l’injustice et colère face à ces lâches bouffis de superstition. Oh ben ça va, j’ai réussi à rester calme et polie dis donc ^^

Bonne lecture !

Cadeau mon avis sur le patriarcat à mon effigie ahah

8 réflexions au sujet de “Les Chroniques d’Oakwood, Dans l’ombre de la demoiselle par Marianne Stern”

Une petite bafouille ?